Ce samedi 6 août, l'impensable s'est produit. Des collègues de la zone de police de Charleroi en ont fait les frais. Impensable ? Pas si sûr !
Deux de nos collègues ont été meurtries dans leur chair et marquées à jamais par la violence aveugle d'un illuminé en mal de raisons de vivre ou trop imbibé de paroles abjectes qui prônent le rejet de l'autre.
Nos pensées et nos voeux de prompt rétablissement sont dirigés vers ces collègues qui vont maintenant vivre un vrai calvaire ; tant physique que psychique. Nous serons à leur côté.
Nous ne voulons pas non plus oublier notre collègue qui a dû faire faire feu dans de telles circonstances. Chacun sait qu'utiliser son arme ne peut se faire sans laisser de trace. Courage.
Il ne serait pas normal que nous omettions d'associer à nos pensées tous les policiers, de Charleroi ou d'ailleurs, qui, chaque jour, prennent le chemin du travail en ayant la sécurité du citoyen comme objectif tout en se demandant comment garantir la leur.
Nous en sommes donc là, malgré les avertissements et mises en garde. Nous prêchions dans le désert de l'incompréhension ou des affabulations nous disait-on. Plus d'un nous a pris pour des fous, des alarmistes ou des « emmerdeurs ».
Et maintenant ?
Il est parfois mal aisé d'avoir eu raison. C'est notre cas aujourd'hui.
Faut-il pour autant baisser les bras et devenir fataliste ? Certainement pas.
Nous en appelons à la raison et au dialogue social avec TOUS les employeurs policiers , qu'ils soient fédéraux ou locaux. Il est grandement temps d'implémenter la réalité de terrain dans le système de gestion dynamique des risques pour adapter notre façon de travailler. Nous devons continuer à servir la population, mais dans des conditions qui nous permettront de rentrer entier à la maison ! N'en déplaise aux autorités qui veulent faire comme si rien de tout ceci n'existait. Un agent de police non armé ou un agent de quartier seul sur le terrain dans de telles conditions est-ce bien raisonnable ? Poser la question, c'est y répondre.
Nous allons donc rencontrer prochainement TOUS les employeurs policiers et nous espérons une franche collaboration pour aborder de façon constructive la sécurité de nos collègues sur le terrain. Nous exigerons de vous plus que les garanties habituelles et nous insisterons sur les minimas requis pour que les mesures de sécurité soient effectives et non plus promises.
Le SNPS sollicitera aussi que le comité supérieur de concertation soit convoqué dans les meilleurs délais pour définir les contours d'un cadre sécuritaire minimum pour le fonctionnement policier dans tout le royaume.
Nous ne céderons pas à la tentation de lier à ces revendications d'autres points purement statutaires sur lesquels nous serons cependant intransigeants.
Si nous ne pouvons attendre de l'organe d'analyse qu'il éclaircisse la réelle menace qui pèse sur les policiers ; nous nous devons de pousser les employeurs dans leurs derniers retranchements pour prendre leurs responsabilités et adapter les méthodes de travail à ce niveau tout particulier de menace.